La double transatlantique à la rame
En 2020 Guirec entreprend une première transatlantique à la rame d’Est en Ouest sur la route des Alizés. Seulement à l’arrivée, il n’en a pas eu assez et décide de repartir dans l’autre sens par la redoutable route Nord, de Cap Cod à Ouessant. mais rien ne va se passer comme prévu.
1ère partie : L’Atlantique d’Est en Ouest
En février 2021, Guirec boucle la transatlantique d’Est en Ouest en 74 jours. À la force des bras, des Canaries à St Barthélémy, il a parcouru plus de 5000 kms à raison de plus de 10h de rame par jour, mais aussi de plusieurs jours en marche arrière !! Et oui, la rame n’est pas un long fleuve tranquille, et les conditions météorologiques exceptionnelles auront bien malmené Guirec.
Avant de rejoindre les Alizés (vents soufflant d’Est en Ouest aux latitudes tropicales) Guirec aura subi 2 dépressions, 2 retournements, et plus de 10 jours à la dérive, sur ancre flottante, enfermé dans 1,5m2 habitable où le manque d’air et l’humidité intense n’aura rien facilité.
“l’aventure commence quand les problèmes arrivent”
Qu’à cela ne tienne, Guirec ne se plaint pas, c’est bien ce qu’il vient chercher dans ce type d’aventure.
Et c’est pour cela qu’en mettant pied (fébrile) à terre à St Barthélémy le 26 février, Guirec, moins 9 kilos, annonce tout sourire qu’il compte bien faire le retour par l’Atlantique nord pour ramener lui-même son bateau en Bretagne, à la rame !
2 ème partie : l’Atlantique d’Ouest en Est
Le retour par le nord est un parcours hostile que peu de marin ont bouclé à ce jour. Certains y ont même perdu la vie.
Plus question d’Alizés portants et de chaleur tropicale comme à l’aller. Au menu : dépressions, brouillard, froid, humidité, trafic de cargos... Dès le départ Guirec va avoir beaucoup de mal à s’extirper des courants qui le ramènent à la côte. Il va ramer jusqu’à 20h par jour car quand il s’arrête, il recule et menace de s’échouer au Canada. Le 3 Juillet, alors qu’il vient tout juste d’atteindre les courants du Gulf Stream et le grand large, il est “fauché” par une dépression subtropicale. Son bateau se retourne et prend l’eau, il n’a plus d’air et n’a d’autre choix que de sortir de l’habitacle. Il va mettre plusieurs heures à redresser son bateau plein d’eau. Tout son système électronique a pris l’eau, il n’a plus aucun moyen de communication, mais la route est très très longue encore.
le rameur de guirec
Le navire de Guirec est un rameur monotype océanique de 8m de long pour 1,6m de large. Il a été dessiné par Jean Michel Viant et est construit en contreplaqué. Il est insubmersible (si toutes les écoutilles sont fermées bien sûr) mais non auto-redressable. Lors des retournements, si guirec se trouve à l’intérieur, il lui faut gonfler un “airbag” extérieur à travers un passe-coque, qui permettra au bateau de se redresser en usant de l’instabilité.